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UMP 2ème DORDOGNE
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26 décembre 2008

Alain Faure laisse son poste.

« Il fallait laisser la place aux jeunes »

Pourquoi avez-vous décidé de quitter votre poste de secrétaire départemental de l'UMP ?

Alain Faure. Il y a déjà quelque temps que j'avais envie de partir. D'abord parce que je suis depuis trois mois à la retraite, après avoir enseigné au lycée professionnel de Chardeuil. Ensuite parce que j'ai été très frappé par ce qui se passe au PS ou avec Besancenot : les gens veulent un souffle nouveau, de nouveaux discours, de nouvelles façons de militer. Et lorsque j'ai vu que Jérôme Peyrat venait, je me suis dit que c'était l'occasion rêvée de laisser la place aux jeunes. Jérôme prend la présidence de l'UMP départementale avec sa personnalité, après avoir géré l'UMP au plan national. Il faut qu'il ait une équipe nouvelle. Et comme je sais que j'ai un caractère assez difficile, ce n'est pas à mon âge, bientôt 62 ans, que je vais changer !

Quel est, pour vous, le bilan de ces six années aux responsabilités ?

J'ai beaucoup de regrets, parce qu'on a des militants (3 500 inscrits dont 2 800 à jour de cotisation) mais on perd les élections ! Il y a sans doute des problèmes de communication, d'animation et de formation des candidats. Et n'oublions pas que, face à nous, il y a le Conseil général et M. Cazeau qui quadrillent tout le département...

Vous militez dans le mouvement gaulliste depuis quarante ans. Quel regard portez-vous sur cette expérience ?

J'ai eu beaucoup de joies. Mais aussi des peines qui ne s'effaceront jamais, comme le départ de Frédéric de Saint-Sernin et la façon dont il est parti. Ça, je ne peux pas le pardonner. On ne peut pas dire aux gens pendant quinze ans qu'on les aime, qu'on veut travailler avec eux et pour eux, être en symbiose parfaite et, un beau jour, dire « Je vais diriger un club de foot » ! Avec Frédéric, c'était fusionnel.

Cette période vous a visiblement beaucoup marqué...

En 1991, quand Saint-Sernin est arrivé dans la troisième circonscription (NDLR : celle de Nontron), il m'a expliqué son projet. À partir de ce moment-là, je lui ai consacré toute mon énergie, toute ! C'était le type bien élevé, qui parlait bien, qui embrassait toutes les dames, toutes les grands-mères. Dans ce Haut-Périgord que je connais bien, si on ne lui avait pas déroulé un tapis de velours, il était mort ! C'est pour ça qu'on m'a surnommé le shérif ! Personne n'a jamais pu lui disputer sa place en interne. Si quelqu'un s'y risquait, c'était moi qui répondais, avec deux chevrotines ! Et ça fonctionnait merveilleusement ! Aujourd'hui, j'ai énormément confiance dans Alain Lucas, le maire de Vendoire (NDLR : candidat aux dernières législatives), et Véronique Raynaud, la nouvelle déléguée de circonscription, qui est dynamique et intelligente. D'ailleurs, maintenant, je vais m'investir totalement à leurs côtés.

En 2002, le mouvement gaulliste a dû se fondre dans l'UMP. Comment avez-vous vécu ce changement ?

J'ai l'impression d'être passé complètement à côté de la plaque. Vous savez, les gens du Périgord, ils râlent tout le temps, mais ils aiment être dirigés de façon carrée. Avec Yves Guéna, que j'appelle mon pharaon, il n'y avait rien qui clochait. Pierre Bourland, qui a aussi été secrétaire départemental du mouvement, l'avait sept ou huit fois par jour au téléphone et chacun avait sa tâche à accomplir. Après, il y a eu la présidence de Xavier Darcos. C'est un homme qui a une aura, une puissance intellectuelle considérable. C'est aussi un très bon ministre, mais il n'a rien à voir avec le militantisme. Il ne sait pas ce que c'est et n'en a pas envie. Je dirais même que ça lui inspire une certaine répulsion. Quand il était président de l'UMP, c'est sans doute le moment où j'ai été le plus heureux car il ne me demandait aucun compte. Je faisais ce que je voulais et il était adorable. Mais il n'est jamais sorti et l'a payé très cher, ce que je regrette profondément.

Vous semblez très nostalgique de l'époque d'Yves Guéna..

J'ai été élevé politiquement par trois personnes. D'abord, le docteur Jean Lapeyre-Mensignac, qui vit toujours à Nontron, m'a d'ailleurs fait naître et a toujours été mon père politique. C'est un immense monsieur, un « Guéna-bis » qui n'a pas fait de politique parce qu'il avait trop de boulot. Ensuite, Pierre Beylot, de Thiviers, dont j'ai été le suppléant aux législatives de 1981. Et Yves Guéna, bien sûr. C'est un homme qui a une vision politique que les autres n'ont pas. À 86 ans, il ne reste pas quinze jours sans venir à la permanence de l'UMP. Tant à Périgueux qu'en vallée de l'Isle, il a toujours un poids considérable. Quand il est arrivé en Dordogne, tout ou presque était à gauche. Il a monté une structure de combat et a tout fait basculer, avec le respect de tous, y compris de ses adversaires. En contrepartie, il n'acceptait aucun défaut, aucune faille, aucun dépassement. Un vrai patron, avec une colonne vertébrale. Il était là vendredi, samedi et dimanche et n'a jamais pris de vacances de sa vie. Il serrait les mains de tout le monde et restait en contact direct avec toutes les strates de la société.

Et Daniel Garrigue, qui vient de claquer la porte de l'UMP ?

Il a un caractère proche du mien mais, comme président départemental de l'UMP, il n'y a jamais eu d'esclandre. Il est parti et j'en suis extrêmement malheureux. C'était le dernier parlementaire qui nous restait et il va nous manquer. Il s'est lancé dans une tâche très difficile, voire impossible : la création d'un nouveau parti politique. Maintenant, la deuxième circonscription va être très exposée car il y a plusieurs personnes sur le coup, entre Dominique Mortemousque, Thierry Boidé et lui-même. J'ai donc de grandes craintes pour l'avenir.

Pensez-vous qu'il finira par revenir à l'UMP ?

Non. Vous savez, il faut le connaître : c'est un type extrêmement bon, un immense travailleur, hyper-compétent. J'ai regretté qu'il soit trop bergeracois, mais il a fait un travail considérable pour le Bergeracois. C'est un guerrier et il a des démarrages, comme ça, où il fonce tête baissée et monte tellement loin qu'il ne peut plus revenir.

Pensez-vous que l'UMP pourra reconquérir Périgueux et la première circonscription ?

Le PS ne va sans doute pas éternellement se contenter de quelqu'un comme Michel Moyrand comme chef de file à Périgueux. Ils finiront par envoyer un jeune loup pour les prochaines municipales. Cela dit, on a vu ce que ça a donné à Nontron avec Aquílino Morelle, celui qui écrivait les discours de Jospin. Il s'est fait ratatiner parce qu'il faisait sa campagne en Porsche ! Mais ils ne sont pas tous comme ça, au PS ! Donc je ne suis pas très optimiste pour Périgueux, à moins que la gauche fasse des bourdes énormes.

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