LES PREOCCUPATIONS DU DEPUTE.

« Je suis préoccupé par la SNPE »

Dans sa nouvelle permanence de la rue des Deux-Conils, le député désormais non inscrit (ex-UMP), Daniel Garrigue, a fait le point sur plusieurs dossiers locaux, samedi, lors d'un point-presse. Il a souhaité avant tout, avec une certaine gravité, faire part de sa préoccupation quant à l'avenir de la SNPE et de ses filiales situées à Bergerac (Eurenco, BNC).

1 « On ne sait pas où on va dans ce dossier »

Alors qu'il était ressorti plutôt rassuré de sa première rencontre avec le nouveau PDG, M. Gendry, Daniel Garrigue a confié samedi que la dernière réunion qu'il avait eue, en présence de tous les élus concernés par les implantations de la SNPE, l'avait fait réagir vivement. « Nous avons à chaque fois des discours différents. Le dernier étant que le groupe Safran reprendrait tout. On revient à la case départ. Or, Safran est seulement intéressé par la SME qui se trouve à Saint-Médard-en-Jalles. Eurenco n'est pas fabricant de munitions, BNC non plus... On a eu trois versions différentes. L'état d'impréparation de ce dossier est très préoccupant. Au moins, quand Michèle Alliot-Marie était à la Défense, elle suivait ce dossier... Je ne suis pas un forcené du public ou du privé, mais ce qui compte, c'est qu'il y ait un vrai projet industriel. Je m'implique au jour le jour dans ce dossier », a-t-il affirmé tout en indiquant qu'il rencontrerait les syndicats cette semaine.

La CGT avait fait part de préoccupations très concrètes à la veille de la manifestation du 29 janvier, quant à la privatisation et au démantèlement de la SNPE.

2 Terrain synthétique : et la crise est arrivée

Daniel Garrigue n'aime pas que l'on dise qu'il n'a pas tenu sa promesse pour le terrain synthétique de football. Il a reconnu s'être engagé, alors en tant que maire, en faveur de cette réalisation : « Entre ce moment et la situation d'aujourd'hui, il y a un élément nouveau qui est la crise. » Selon lui, il serait donc plus raisonnable d'investir cet argent pour faire travailler des entreprises locales. « C'est comme si dans le plan de relance de l'économie, on prévoyait l'achat de Boeing. C'est le même rapport. » Interrogé sur l'effet surprise de son annonce, il rétorque : « L'annoncer lors des voeux du Bergerac Foot, ce n'est pas comme si je l'avais fait le 18 juin ou le 11 novembre. C'est plutôt moi qui étais médusé de voir que la municipalité persistait dans ce projet malgré la situation actuelle. D'autant que je l'avais évoqué plus tôt avec Pascal Chanteur. » Daniel Garrigue a par ailleurs ajouté que sa réserve parlementaire pour 2009 s'élevait à 280 000 euros.

3 Stationnement : « Qu'a dit l'audit ? »

Sur les tarifs du stationnement qui ont augmenté, l'ancien maire s'est aussi expliqué. « Oui, les tarifs ont été relevés. C'était prévu dans la convention. Nous avons ainsi des tarifs proches des communes de même taille qui ont un parking public. 40 euros par mois pour un abonnement, cela reste raisonnable... Et puis nous avions créé des parcs gratuits qui le restent. Une ville comme la nôtre ne pouvait fonctionner sans un parc souterrain. Les habitudes prennent ensuite du temps... Un audit a été commandé sur ce parking. Qu'a-t-il dit ? J'aimerais bien le savoir. »

4« La voirie n'a pas été notre priorité »

Critiqué par la nouvelle municipalité pour l'état de la voirie, Daniel Garrigue a reconnu que cela n'avait pas été au premier rang des priorités. « Nous avions privilégié les groupes scolaires, les zones d'activité, l'assainissement. » Il a ajouté qu'avec la création des communautés de communes, une partie des travaux de voirie a été déléguée. Et il s'est étonné que certaines opérations programmées n'aient pas été réalisées. Il cite ainsi la rue Sully-Prudhomme et la rue du Tounet. « Pourquoi ces travaux n'ont-ils pas été réalisés alors que les financements étaient prêts ? »

5 Où en est son futur mouvement ?

Le député a expliqué avec un large sourire que s'il était plus critique sur l'action du gouvernement, c'est parce qu'il était désormais plus libre. Daniel Garrigue est revenu sur les dérives actuelles qui l'inquiètent. Il convient de les mettre en perspective avec les trois chapitres du document dans lequel il fonde son futur mouvement. « J'en ai rédigé la moitié et je précise mes positions sur l'Europe, sur une nouvelle société qui actualise celle qu'avait définie Chaban et enfin ma conception sur la liberté et les institutions. »

Pour l'instant, Daniel Garrigue n'a pas choisi de nom pour ce futur mouvement, mais il aimerait bien qu'y figure le mot espoir. « L'espoir pour tous. »