DARCOS AUX CHAIS

Xavier Xavier Darcos, ministre et candidat « à l'aise ».

Darcos déguste et Rousset trinque. Sans trêve dominicale, le ministre du Travail et candidat UMP à la Région était à Saint-Nexans, hier matin, à la rencontre des vignerons, sur le domaine de Christophe Geneste (château Les Marnières) par ailleurs élu d'opposition à Bergerac. De quoi vendanger quelques arguments contre son concurrent, Alain Rousset, président PS sortant : « Les vignerons attendent plus de la Région. 82 % des aides vont à l'emploi industriel, mais c'est moins de 20 % des emplois. La viticulture, c'est un emploi sur six en Aquitaine. »

Pas d'alternative en face

En forme, Xavier Darcos. Distancé dans les sondages après 18 000 kilomètres avalés pour cette campagne (dixit son staff), l'ancien maire de Périgueux flingue. Rousset « se prend pour une vedette, alors que quatre personnes sur dix ne connaissent pas son nom ». Façon de répondre au malaise prêté aux ministres-candidats ? « Les gens me reconnaissent. Il y en a qui râlent. Mais ils viennent vers moi. Ils savent que c'est courageux de notre part, surtout dans une Région à gauche. Sur le plan humain, il n'y a rien de désagréable. »

Jérôme Peyrat, leader départemental de l'UMP : « Les gens ont des revendications vis-à-vis de nous, qui défendons le gouvernement. Mais ils n'ont pas le sentiment qu'il y a une alternative en face. » Bref, Xavier Darcos est « à l'aise » et ne se sent pas aller au «casse-pipe » : « Je suis ministre, choisi par Nicolas Sarkozy et j'assume la politique que nous conduisons. »

« Un TGV à un rail ? »

Alain Rousset, à Bergerac il y a dix jours, caricaturait Darcos en « préfet de région » qui accompagnerait la moindre réforme sans ciller. « C'est une des blagues de cette campagne », balaye le candidat UMP. « Le proconsul de l'Aquitaine qui s'appuie sur un bilan qu'il croit intangible, alors qu'il a augmenté les impôts de 63 %, ce n'est pas moi. » Il s'amuse de « l'incohérence » de l'alliance des socialistes pro-LGV avec les Verts qui sont contre quand ils fusionneront au second tour. « Cela va donner quoi ? Un TGV à un rail ? »

Et tacle aussi le peu d'étudiants en Aquitaine (1,1 pour mille habitants, contre trois à Toulouse) : « Un étudiant sur trois quitte la région après sa formation. Cela montre bien qu'on ne répond pas aux besoins locaux. » Dans la délégation des vignerons, certains rappelaient que Xavier Darcos y est pour beaucoup dans la création d'une formation de sommeliers au lycée Jean-Capelle, à Bergerac, la rentrée prochaine.

Accompagné par l'aréopage de l'UMP locale et ses colistiers locaux (Jonathan Prioleaud, Josy Bayle, Dominique Mortemousque), Xavier Darcos a pu écouter des vignerons parler de leurs difficultés, entre pertes de certains marchés à l'export depuis la crise, et les prix de vente toujours en deçà des coûts de revient depuis 2001. Comme son concurrent socialiste, le ministre UMP fait de la transmission des exploitations une de ses priorités. Lui qui répète qu'il est favorable à la législation Espagnole sur l'alcool : « Un verre de monbazillac, ce n'est pas la même chose qu'un godet de vodka. »

article Sud-Ouest du 01Mars2010