TRIBUNE LIBRE RÉGIONALES.

Quelques vérités bonnes à dire sur l'Aquitaine.

Montaigne disait de la vérité qu'elle est la « première et fondamentale partie de la vertu ». Dans la dernière phase d'une campagne où beaucoup de choses ont été dites et écrites, avec autant d'aplomb que de mauvaise foi, il me semble utile de rappeler quelques évidences qui s'imposent si l'on veut être lucide sur les véritables enjeux des prochaines élections régionales.

La vérité, c'est que l'Aquitaine que nous avons en partage, celle qui vit chaque jour au rythme des passions de trois millions de personnes, cette Aquitaine ouverte, diverse, complexe, riche de ses cultures, de ses accents, de ses paysages si différents, notre Aquitaine n'est pas dupe des slogans habiles et des présentations idylliques que diffusent à longueur d'année et à grands frais les agences de communication du Conseil régional.

La vérité, c'est que tous les bilans flatteurs publiés ici ou là à la gloire de l'équipe sortante ne remplaceront pas les services qui n'ont pas été rendus au jeune diplômé contraint de quitter notre région pour trouver un emploi, à l'entrepreneur aquitain qui a dû affronter seul les difficultés de la crise économique, au Périgourdin habitant en milieu rural qui attend encore qu'on lui permette d'accéder au réseau numérique à haut débit, au contribuable excédé qui a vu croître continûment la fiscalité régionale. Car la réussite d'une région se mesure à son utilité concrète. Elle se juge à l'action qu'elle mène en faveur de ses habitants et non à la progression continue de ses dépenses. Le produit de l'impôt a progressé de 64 %. Qui peut dire que l'efficacité de l'action régionale a progressé dans les mêmes proportions ?

La vérité, c'est que notre région a tous les atouts pour devenir l'une des premières régions d'Europe, par sa capacité à innover, à échanger, à séduire de nouveaux publics. Elle a des atouts dans la qualité de son mode de vie, comme dans la richesse de son héritage culturel et dans la diversité de son patrimoine naturel. Or, à l'évidence, ces chances n'ont pas été portées par une ambition politique qui aurait permis à notre région d'accomplir un progrès comparable à celui qu'a connu la ville de Bordeaux grâce à l'action énergique d'Alain Juppé. Je ne me satisfais pas, pour ma part, de voir l'Aquitaine reléguée au pied du podium des régions de France.

La vérité, c'est que la majorité sortante est aujourd'hui en proie à la division sur des sujets aussi essentiels que celui de la LGV, qui est d'un intérêt vital pour le rayonnement économique de notre région. Ces divisions ont déjà fait prendre à l'Aquitaine un retard considérable. Prétendre réunir artificiellement, au soir du premier tour, les socialistes et les écologistes, que tout oppose, dans une liste commune, serait acter le renoncement aux promesses faites par les uns et les autres en vue du premier tour.

La vérité, c'est qu'une élection n'est jamais un dû. Les prochaines élections régionales ont un enjeu qui ne se résume pas au choix d'un camp contre un autre. Car du choix que feront les Aquitains les 14 et 21 mars découleront la qualité des lycées où étudieront leurs enfants, la performance de leur réseau de transport ferroviaire, la pertinence des choix de développement économique qui leur permettront, ainsi qu'à leurs enfants, de trouver un emploi ou de lancer leur propre activité, ou encore le désenclavement de leur lieu de résidence et la préservation de leur cadre de vie. Sur tous ces sujets, le bilan de la majorité sortante est bien mince et son projet, plus mince encore.

C'est pourquoi j'ai invité les Aquitains à faire leur cette campagne, à y projeter leurs aspirations, leurs souhaits, leurs ambitions : c'est ensemble que nous pourrons changer la région !

Xavier Darcos

Tête de liste UMP en Aquitaine

article Sud-Ouest du 12/0/10