Un « bleu » de l'UMP dans la cour des grands ?

Le mois dernier, les cantonales ont mis en orbite le jeune Jonathan Prioleaud. Éliminé au premier tour sur Bergerac 2, il prépare déjà la double élection de 2014. Portrait.

Jonathan Prioleaud (au centre), ici entre Adib Benfeddoul et Marc Léturgie, de l'opposition au maire : « Il ne sert à rien de brûler les étapes. » Archives Loïc Mazalrey

Jonathan Prioleaud n'est pas rancunier. Pas assez en tout cas pour ruminer son élimination au premier tour des cantonales sur le canton de Bergerac 2, il y a un mois. « Sur le moment, le fait d'arriver troisième derrière le Parti socialiste et le Front national m'a fait un coup, mais j'ai très vite renoncé à m'autoflageller », explique l'ex-candidat UMP, 25 ans, aujourd'hui rendu à son métier de collaborateur comptable. « J'ai estimé que mon équipe et moi-même avions fait une bonne campagne, et qu'il n'y avait rien à regretter sur ce point. » Parce qu'il se dit volontiers « né sous le signe du Lion », donc « tenace » et « obstiné », Jonathan Prioleaud préfère regarder vers l'avenir. Lui que les cantonales ont mis en orbite façon jeune garde d'une UMP locale en chantier, reviendra se frotter à la dure loi du suffrage.

« Trente propositions »

Et ce, avec d'autant plus de facilité qu'il a le sentiment qu'une campagne en chasse une autre : « Je n'ai pas eu de contrecoup après le premier tour des cantonales pour la bonne et simple raison que j'essaye, au même titre que tous les militants de l'UMP, d'être toujours sur le terrain, ne serait-ce que pour expliquer à la population les orientations du gouvernement. » Alors, quand Jonathan Prioleaud reviendra-t-il sur le ring ? L'intéressé ne veut rien précipiter. Il se revendique « loyal » et entend se consacrer à la préparation de la présidentielle de 2012.

En tant que responsable des Jeunes Populaires de la Dordogne, Jonathan Prioleaud va devoir, en effet, participer à la rédaction des « Trente propositions pour le projet présidentiel » de cette vaste pépinière du parti présidentiel. Ramassage des copies en septembre. « 2012 sera une année suffisamment chargée pour que je puisse penser à quelque chose d'autre. » Jonathan Prioleaud ne jouera a priori pas sa carte pour les législatives de 2012. Pas même pour une suppléance.

« Il faut savoir rester à sa place », explique-t-il. « Il ne sert à rien de vouloir brûler les étapes quand vous avez un candidat qui a plus de légitimité à y aller que vous. » Qui ? Motus, oppose le jeune candidat, alors que le landerneau postule sur une candidature de Dominique Mortemousque, maire et conseiller général de Beaumont. Pour la jeune garde, c'est plutôt 2014, la ligne d'horizon.

Municipales et territoriales

Cette année-là, on procédera à deux élections capitales : les municipales et les « territoriales », qui succèdent aux cantonales pour élire le conseiller qui siégerait à la fois au Département et à la Région. Les municipales, Jonathan Prioleaud connaît : en 2008, son nom figurait en dernière position sur la liste du maire sortant, Daniel Garrigue. Les territoriales, il a pris une (relative) option dessus avec sa première campagne « en solo ». L'an dernier, il était sur la liste de Xavier Darcos aux régionales. Expérience marquante : « Avant j'étais plutôt dans la proposition, et dans le travail d'équipe. Aux cantonales, j'étais le chef, donc celui qui prend les décisions. Ça change quand même pas mal de choses. » Il pense aussi avoir un coup d'avance sur ses rivaux socialistes. « L'UMP avait choisi de faire monter la jeunesse au front. C'est du temps gagné pour 2014. » C'était une campagne à l'ancienne, tout en rencontres à travers le canton - et même son adversaire Jean Chagneau avait salué la performance. Bref, Jonathan Prioleaud veut accéder aux responsabilités, « pour enfin être dans l'action » et « servir », comme il dit. En attendant, il travaille avec sa suppléante des cantonales, Véronique Rey, dont il dit « qu'elle s'est pleinement révélée pendant la campagne »

article Émilie Delpeyrat Sud OUEST du 27 avril 2011